Monday, August 21, 2023

Chibougamau (anciemment Capacomou "celui qui vomit")

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mi-aout 2023

Débit: bas ou moyen-bas (station 80718 stable entre 290 et 295)

Parcours: du lac Opemisca à Waswanipi - 133km

Classe: rapides occasionnels de classe 1, 2 et 3; plus de courant sur les 30 derniers kms

Portage: 4 à 7 portages dont 2 longs, quelques halages et une cordelle dans notre cas

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Avec les feux de forêt, on n’était pas certains de pouvoir aller faire du canot-camping dans la "terre du peuple" Eeyou (cri) Istchee. J'ai demandé au chef des pompiers de Oujé-Bougoumou mi-juillet et ce n'est qu'à la fin du mois que nous avons reçu le go. Notre groupe de 6 personnes en canot duo a donc poursuivi les préparatifs avec cette destination confirmée pour un départ sur l'eau le 12 aout.

Le vendredi, après un arrêt à Lac-Bouchette pour souper avec mon cousin Thomas et sa famille qui visitait à ce moment le Québec, nous sommes resté à St-Félicien pour la nuit. Puis nous avons rejoint le groupe à la mise à l'eau le samedi vers 10h. J'avais trouvé moyen de contacter un taxi "maison" de Waswanipi et cela nous a permis de laisser nos trois véhicules au take-out et de se faire remonter efficacement pour un départ sur le lac vers 13h.

L'absence de vent a permis de parcourir la vingtaine de kilomètres en quelques heures et nous avons rejoint la plage à la décharge du lac en fin de journée. Le mont Opemisca donnait un bon point de repère pour se diriger dans la première moitié de la traversée. Apparemment le nom du lac et de la montagne veut dire "difficile à avironner" en cri ce qui confirme que nous avons eu de belles conditions. Le village d'Oujé restera un endroit à visiter plus tard car nous manquions de temps pour nous y rendre.

La plage est étroite et il y a un sentier rejoignable par le côté opposé au rapide pour rejoindre un camp situé après le R3. Adrienne et moi sommes allés voir le rapide par le bas en empruntant ce chemin bourré de champignons homards. Les pêcheurs rencontrés au put-in nous avaient dit que c'était dangereux et qu'il faudrait portager cependant le bas avait l'air très faisable vu de loin. De retour à la plage ou notre camp était monté, le temps maussade ne nous a pas empêché d'admirer les pluviers, sternes, goélands et chevaliers qui se nourrissaient.

Le lendemain, on avait notre premier rapide et tout le monde s'est rendu en bas avec le sourire malgré un demi-tour dans le rapide pour François et Corinne. Chaque canot a choisi une ligne sensiblement différente dans ce très beau R3 d'une certaine longueur (250m) qui constitue un départ en grande pompe pour la rivière. Le lac suivant a aussi sa montagne éponyme "Michwacho". Encore une fois, la traversée s'est révélée plutôt facile malgré un ciel qui grondait dans la distance. 


L'orage ne nous a pas frappé mais il a tout de même plu quand nous avons préparé le souper à notre camp situé au départ du portage de 1km. Nous avions attrapé nos deux premiers dorés (et quelques brochets relâchés) qui ont avantageusement remplacé les crevettes dans la soupe Thai préparée par ma douce sous la pluie battante.

Le lendemain, vers 6h, je me suis levé en avance pour aller défricher un sentier de portage de 80m permettant de rejoindre la base du premier seuil. En effet, trois d'entre nous avaient décidé de descendre deux canots sans stock au lieu de portager les embarcations. Ceci après étude attentive des images satellites et repérage.


Après le portage du stock, le cours 101 sur les champignons à lames et l'égarement puis les retrouvailles avec Comète, seule représentante canine de notre groupe, moi, Adrienne et André nous sommes lancés dans l'exploration de la section de seuils. Le portage dans le sentier du matin se fit sans encombre; puis un R1/2 menant à un R3 terminant dans un S4 que nous avons cordelé puis halé rive droite.



Le R1/2 qui suivait amène plaisamment à la cassure suivante qui, à ce niveau d'eau, présente à droite de l'ile une branche à sec. Nous avons halé les canots par ce passage et rejoint le reste du groupe à la fin du portage pour un diner bien mérité. Pour célébrer la réussite de ce passage difficile, Valérie nous avait préparé une tisane.

Un R2 court et plutôt facile, 4-5 kilomètres restants et deux autres portages allaient compléter une belle troisième journée d'expédition. Ses premiers sentiers de portage n'étaient pas difficiles et sufisamment bien dégagés ce qui était une surprise agréable étant donné que la rivière n'est pas fréquemment canotée.



Le soir on a mangé des nachos cuits sur une pierre chaude! Une première, mémorable et peut-être unique expérience. La veillée autour du feu fut ponctuée de rires avec l'histoire de la fois ou nous avions bâti un jardin japonais en guise de toilette de groupe. Finalement repus et bien installés sous la nuit étoilée, nous avons dormi comme des loirs avec une journée plutôt facile annoncée pour le lendemain.


C'est donc vers 10-11h que nous avons redécollé mais brièvement car une bonne pause pêche nous attendait après le prochain portage court. J'ai eu envie de donné le petit nom de "rivière des jaseurs" à la Chibougamau car ces oiseaux sont très présents, actifs et en grand nombre à chaque rapide.


La plus fan de pêche, c'est Comète. Elle bave à l'idée de prendre un doré dans sa gueule comme on peut le voir ici. Mais finalement, à son grand dam, c'est nous qui nous sommes empiffrés de dorés (et d'un brochet en darnes pour regoutter).



La rivière Brock avait gonflé le débit et nous n'avions qu'une dizaine de kilomètres cette journée. Arrivés au site, supposément un GB, il s'agissait d'une plage/île qui nous obligeait à prendre le canot pour aller aux toilettes sur la rive. Nous avons entendu le cri rauque et distinctif de grues du Canada au réveil et les avons revu passer dans le matin brumeux un peu plus tard. On en distingue une en vol sur ces deux photos:



Nous nous sommes régalés de bannick au coulis de bleuets ramassés sur place. Et oui, ils étaient en saison, parfaits et juteux. Quelle chance! Puis, on est repartis à canoter avec surtout de l'eau calme, une visite d'un camp de chasse cri vide, un beau R2 court au "Zee" pour finalement nous arrêter après plus de vingt kilomètres au km58 dans un beau long rapide avec manoeuvres requises que notre groupe a bien négocié.


Le matin, François nous a préparé un gruau mythique "du continent retrouvé" qui lui avait été servi lors d'un voyage en Inde. Un vrai délice avec de la grenade, des graines de pissenlit et plein d'autres ingrédients délicieux. Il a redonné toutes ces lettres de noblesse au malaimé gruau.


En canot, on allait aujourd'hui rejoindre la 113, notre point de sortie en cas de problème ou retard. Les blessures étant sous contrôle et le planning respecté, tout le monde était d'accord pour poursuivre comme prévu. Donc, après le diner, nous avons descendu le R3 avec brio puis passé le pont et rejoint une belle portion de rivière avec de la roche granitique et du courant. On avait même le vent dans le dos pour une fois. Arrivé au R3 suivant, le site était très beau avec vue sur le rapide à volume le long de la rive droite.



Le matin, on a été très efficace car, à 9h, le portage du stock,le R3 (descendu sans problème) et le réembarquement pour continuer étaient effectués. Il a plu très fort ce matin-là et ce temps gris allait rester avec nous jusqu'à la fin de l'expédition.

Le fait qu'on bénéficiait maintenant d'un bon courant la plupart du temps, la progression était bonne. Nous sommes d'ailleurs arrivés au 2ème long portage d'un kilomètre avant midi. Le sentier discret se suivait relativement bien et le passage était dégagé ce qui a permis de portager tout de même assez vite. On a envisagé découvrir la section en aval du S5 mais cela semblait finalement trop engageant (peut-être pas R5 mais très possiblement R4) vu de la fin du portage. La photo ci-dessous n'est pas représentative du portage car c'est juste la dernière descente qui est très abrupte.


C'était définitivement la journée la plus pluvieuse et le 3B rive gauche n'était pas dans son meilleur jour avec les roches mouillées et glissantes. Il n'était pas tard alors on a décidé de pousser jusqu'au GB quatre kilomètres plus loin. Cela avait en plus l'avantage de raccourcir notre dernière journée.

Arrivés là, le site était rempli d'arbres morts tombés... Mais après un bon défrichage, le site s'est avéré parfait pour nous; un petit GB disons.


En soirée, des histoires de gnômes dégustant une soupe à la tortue dans une cabine téléphonique nous ont bien amusés. La pluie avait alors enfin cessé.

Le dernier jour, il a fallu lutter encore une fois contre le vent de face et le courant était peut-être un peu moins constant. "Y'en aura pas de facile" a dit François. On a cependant eu droit à une cerise sur le sundae avec un rapide R1/2 non indiqué sur la carte au km5. Et finalement, on a rejoint fièrement l'arrivée au village de Waswanipi où nos autos nous attendaient.




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Chibougamau (anciemment Capacomou "celui qui vomit")

 ******** mi-aout 2023 Débit: bas ou moyen-bas (station 80718 stable entre 290 et 295) Parcours: du lac Opemisca à Waswanipi - 133km Classe:...