Friday, September 10, 2021

Circuit en boucle Tortue - Haute Kipawa

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Fin Août - début Septembre 2021

Débit: bas

Parcours: environ 155km

Classe: lacs + rivière sur 15% du parcours (qq R1 et R2, 1x R3 et aussi 3x R4 et une chute)

Portage: une dizaine d'en moyenne 300m

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L'idée de faire ce circuit nous est venue en lisant les pages 57 et 58 du livre "Rivers of the upper Ottawa Valley" de Hap Wilson. Je me disais au départ qu' on ferait des portions à contre-courant pour surtout explorer la portion est mais finalement un document de la ZEC Kipawa nous a orienté vers la boucle "les aventuriers".

Les infos disponibles étant tout de même limitées pour certaines sections de la boucle, on a continué les recherches en lisant un ancien relevé de la FQCK puis en fouillant sur le site Accès Plein Air (accespleinair.org). Ceci nous a permis de mieux localiser les sites de camping déjà relevés. Je me suis ensuite créé mes propres cartes à partir de cartes topographiques gouvernementales en ligne en y ajoutant les sites, rapides, portages et autres infos.

Après plusieurs journées à préparer le matériel, la bouffe pour 14 jours, le PAU, etc... Nous étions donc prêts pour nous lancer à l'aventure le 21 août en soirée.

Ça commence par 7-8h de route pour se rendre au Temiscamingue mais au moins notre accès n'était qu'à 30km sur le chemin de pénétration (lire tape-cul). Nous n'avions pas de navette à faire vu que nous revenions à notre point de départ au bout de la boucle. Un avantage certain des circuits à majorité de lacs. On s'était aussi enregistré dans les deux ZECs traversées (Restigo=gratuit, Kipawa=15$/semaine). Ceci est possible en ligne à l'avance pour la ZEC Kipawa et on l'a fait en personne pour l'autre ZEC car l'accueil est sur le chemin.

Donc on s'est lancé sur l'eau le dimanche soir vers 18h pour une courte distance. Ce premier site sur une petite ile était beau et la canicule, qui allait rester installée jusqu'au jeudi, nous assurait un bon confort côté température de soirée.

Les jours suivants, cette même canicule faisait qu'on essayait de commencer tôt pour ne pas trop avoir à pagayer à la grosse chaleur. Vu qu'on a quand même fait des bonnes distances les premiers jours (proche de 20km), cela marchait plus ou moins. Heureusement, la baignade était salvatrice et l'indécence n'était pas un problème vu qu'on ne croisait personne (à part un bateau à moteur au loin certains jours). Pour les sites de camping, on les trouvait facilement grâce à nos cartes et ils étaient très beaux la plupart du temps.

Arrivés à Hunter's Point où il y a de nombreux chalets, on a visité une église qui n'est plus utilisée depuis les années 60 mais qui tient encore debout. Il y a des noms écrits très haut sur les murs intérieurs et on se demande par quel miracle ils ont pu être inscrits là. Il y a aussi un piano éviscéré qui décore encore l'étage.

Le site que l'on réussit à trouver avant le premier portage est un terrain accessible par le lac et aussi par un petit chemin de 4 roues en arrière. Il y avait un bateau abandonnée et une vieille roulotte en mauvaise état mais peut-être encore utilisée. Après avoir installé une partie du camp et au moment de monter la tente, on remarque finalement les plants de pot bien en évidence pourtant...

On est pas mal accablé par la chaleur alors on décide de s'installer là tout de même. On se dit que si le cultivateur "en herbe" se présente, on gèrera la situation. Le matin, on se lève tôt et on décampe avant 8h (les autres jours, plutôt entre 9 et 10). Paradoxalement, ça aura été le site le moins relaxant de tout le voyage.


Les entrées des portages du lac Bouleau, Pommeroy, à l'eau claire et Saseginaga se trouvent facilement. Il y a juste celui qu'on rejoint au centre du lac à l'eau claire qui a en fait deux entrées (on prend la 1ère sans savoir ce détail) et donc de bonnes chances d'ajouter 300 mètres au portage. Généralement, on est capable de faire chacun deux allers-retours seulement. Ce sont des sentiers bien dégagés et en pente douce qui permettent une progression facile (à part quand un groupe de gélinottes se déplaçant pas à pas ou des champignons homards, les seuls de cette quinzaine plutôt sèche, ralentissent notre progression). 
 
On croise souvent des vestiges de la drave (rails, rampes, charriots, roues, ronds de poêle, ...). C'est comme un musée à ciel ouvert sur le transport terrestre et les camps mis en place pendant cette période. Un castor fait sa propre interprétation en bâtissant sa hutte sur deux rails en bord de lac.




On se réveille à notre site du lac Saseginaga exposé au vent par un matin frisquet. La canicule est terminée et on s'habille plus que précédemment. En général, côté bibitte, il y en a eu peu que ce soit avant ou après la canicule. La journée, des mouches nous piquottent les chevilles dans le canot et le soir les brulots ont leur happy hour mais c'est à peu près tout.

Au lac Ogascanane, un camp de pêche s'est un peu accaparé la place et un site de Hap Wilson est maintenant non disponible pour les canots campeurs car un chalet y est installé. 
 
Le lendemain, il pleut fort et, arrivés au lac des loups, on ne trouve ni le GB ni l'église indiqués par un document de la FQCK. On se dit que c'est sans doute du à la vingtaine d'années qui se se sont écoulées depuis ce relevé. 
 
On est soulagé lorsque la pluie se calme l'après-midi. Dans nos camps, un de mes plaisirs a été de monter un beau coin cuisine avec un coin feu pratique. Et un autre de nettoyer la place car beaucoup de gens ne semblent pas savoir bien se comporter en nature avec leurs divers déchets. À quand un cours "Sans traces pour les nuls"?


Après plusieurs jours sur des lacs, on allait entrer dans une portion de rivière. Les portages nous ayant fait gagner quelques dizaines de mètres d'altitude, il était temps de redescendre et ce par la rivière Kipawa, rien de moins. Côté faune, les grands groupes de huards et de becs scies laissent la place aux loutres et aux rapaces.
 
Après le passage peu évident d'un ancien mini barrage, on entre dans la rivière qui est calme pour les premiers kilomètres et qui forme un couloir de vent. La progression n'est pas facile sur quelques kilomètres. 
 
La rivière se rétrécie quelques kilomètres avant un pont et offre quelques premiers rapides de classe 1 ou 2. On s'arrête juste après le pont à un très beau site ou on restera en place. 
 
Pendant la journée de congé de canot il fait beau. J'attrape un gros doré qui complémente notre plat de pâtes très avantageusement. Je me remets aussi d'un mal de dos assez sévère qui heureusement s'atténuera à partir du lendemain.
 
 

Il fait très beau le jour ou en reprend notre parcours. On rencontre plusieurs rapides dans cette très belle partie de la Kipawa. La plupart se font mais un d'entre eux, coté R4, nécessite en effet un portage à cause des roches mal placées.


 


Le rapide Elliot, un rapide de classe 3 que l'on a la chance de pouvoir descendre car le niveau d'eau est bas (mais pas trop bas), nécessite deux halages au niveau de cassures situées en cours de rapide. On prend bien le temps de planifier le plan de match complet pour ce long rapide et on exécute sans accrocs.

Un peu plus loin, on s'arrête au magnifique site de la chute Turner. Wow! Après l'installation du camp, un magnifique arc-en-ciel nous émerveille pendant une dizaine de minutes. On remarque qu'un nuage se forme au-dessus de la chute à cause de la brume.
 
 
Le grand pin blanc brisé a perdu de sa majesté mais j'essaye tout de même de capturer son aura. 
 

Je vais pêcher au bout du portage et j'attrape un brochet que je décide de relâcher car je suis moins friand de sa chair et aussi parce qu'il n'est pas blessé.
 
Le lendemain, il y a un autre rapide qui se fait, après un bon repérage encore une fois, et on arrive ensuite au grand lac Sairs. On avait un peu perdu l'habitude des plages et celles qui se déploient à l'entrée du lac sont de toute beauté.


Puis on s'arrête au bout du lac. On a le gout de se baigner car il fait beau et que la température est agréable. Mais juste avant, on voit ressortir une grosse bulle de gaz qui remue la vase juste devant nous. Quel était donc ce phénomène bizarre?

Je tente un peu de pêche à l'embouchure de la rivière aux jardins mais un brochet, sans doute très grand, casse ma ligne à deux reprises. Ce ne sont ni mes noeuds qui ont lâché, ni le brochet qui a coupé la ligne avec ses dents mais bien mon utilisation incorrecte du frein du moulinet qui m'a valu ce cuisant échec. On apprend. 
 
Un feu de camp pour le plaisir et un beau ciel étoilé me console de cette mésaventure. En me couchant, je pense au brochet et lui souhaite de réussir à se déprendre de mes lignes...


Le lendemain, on portage autour d'un  rapide de classe 3/4 qui s'appelle les chutes enragées. Ça doit être enragé à haut niveau mais à notre passage le nom choisi nous semble un peu exagéré. Cependant, il est certain qu'on portage car, même à bas niveau, il n'est pas réaliste de descendre cette série de petits seuils en canot d'expé, surtout sans coéquipiers pour nous assister.

Pour la deuxième fois du parcours, on croise un groupe de loutres. Ils reniflent fortement et grognent un peu pendant qu'ils nous observent en sortant leur tête de l'eau très haut grâce à leur long cou et à leurs talents de nageur. Une d'entre elles ressort de l'eau avec un poisson dans la bouche.

Le camp de notre 12ème nuit est situé en hauteur sur un île. On cohabite avec au moins un écureuil roux pas du tout peureux qui essaye à tout prix de trouver quelque chose d'intéressant dans nos affaires. On serre même le filtre à eau par gravité parce qu'il grimpe dessus avec ses petites griffes acérées. 
 
J'attrape un très gros ouitouche mais je le relâche car il y a quand même beaucoup d'arrêtes dans ce poisson-là. Puis si les petits sont bons en friture, je suis moins sûr pour les gros.

Au prochain site, nous avons deux rapaces comme voisins. Le pygargue nous observe et nous observons le pygargue sur son arbre perché.
 


À notre passage à chute-du-pin-rouge, on confirme qu'il n'y a pas de chute sous le pont. Est-ce parce que le niveau d'eau du grand lac Kipawa a été relevé par un barrage? Les souches d'arbres morts innondés semblent confirmés cette piste. Il y a beaucoup de chalets à cet endroit.

On s'arrête dans une baie à l'écart des chalets et on entend notre meilleur concert de huards du périple. Deux couples de ces oiseaux, très talentueux, se complémentent et se répondent d'un bout à l'autre de la baie Ferguson. Il y a une drôle de toilette sur ce site.


Entre un portage de 70 mètres et un maigre, on opte pour le deuxième choix qui nécessite un mini hâlage. Il y a du vent pour notre dernière journée et tenir le cap dans les bonnes vagues n'est pas évident. On rejoint cependant le dépôt Mungo sans encombre bien heureux d'avoir compléter la boucle.
 

Chibougamau (anciemment Capacomou "celui qui vomit")

 ******** mi-aout 2023 Débit: bas ou moyen-bas (station 80718 stable entre 290 et 295) Parcours: du lac Opemisca à Waswanipi - 133km Classe:...