Monday, August 21, 2023

Chibougamau (anciemment Capacomou "celui qui vomit")

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mi-aout 2023

Débit: bas ou moyen-bas (station 80718 stable entre 290 et 295)

Parcours: du lac Opemisca à Waswanipi - 133km

Classe: rapides occasionnels de classe 1, 2 et 3; plus de courant sur les 30 derniers kms

Portage: 4 à 7 portages dont 2 longs, quelques halages et une cordelle dans notre cas

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Avec les feux de forêt, on n’était pas certains de pouvoir aller faire du canot-camping dans la "terre du peuple" Eeyou (cri) Istchee. J'ai demandé au chef des pompiers de Oujé-Bougoumou mi-juillet et ce n'est qu'à la fin du mois que nous avons reçu le go. Notre groupe de 6 personnes en canot duo a donc poursuivi les préparatifs avec cette destination confirmée pour un départ sur l'eau le 12 aout.

Le vendredi, après un arrêt à Lac-Bouchette pour souper avec mon cousin Thomas et sa famille qui visitait à ce moment le Québec, nous sommes resté à St-Félicien pour la nuit. Puis nous avons rejoint le groupe à la mise à l'eau le samedi vers 10h. J'avais trouvé moyen de contacter un taxi "maison" de Waswanipi et cela nous a permis de laisser nos trois véhicules au take-out et de se faire remonter efficacement pour un départ sur le lac vers 13h.

L'absence de vent a permis de parcourir la vingtaine de kilomètres en quelques heures et nous avons rejoint la plage à la décharge du lac en fin de journée. Le mont Opemisca donnait un bon point de repère pour se diriger dans la première moitié de la traversée. Apparemment le nom du lac et de la montagne veut dire "difficile à avironner" en cri ce qui confirme que nous avons eu de belles conditions. Le village d'Oujé restera un endroit à visiter plus tard car nous manquions de temps pour nous y rendre.

La plage est étroite et il y a un sentier rejoignable par le côté opposé au rapide pour rejoindre un camp situé après le R3. Adrienne et moi sommes allés voir le rapide par le bas en empruntant ce chemin bourré de champignons homards. Les pêcheurs rencontrés au put-in nous avaient dit que c'était dangereux et qu'il faudrait portager cependant le bas avait l'air très faisable vu de loin. De retour à la plage ou notre camp était monté, le temps maussade ne nous a pas empêché d'admirer les pluviers, sternes, goélands et chevaliers qui se nourrissaient.

Le lendemain, on avait notre premier rapide et tout le monde s'est rendu en bas avec le sourire malgré un demi-tour dans le rapide pour François et Corinne. Chaque canot a choisi une ligne sensiblement différente dans ce très beau R3 d'une certaine longueur (250m) qui constitue un départ en grande pompe pour la rivière. Le lac suivant a aussi sa montagne éponyme "Michwacho". Encore une fois, la traversée s'est révélée plutôt facile malgré un ciel qui grondait dans la distance. 


L'orage ne nous a pas frappé mais il a tout de même plu quand nous avons préparé le souper à notre camp situé au départ du portage de 1km. Nous avions attrapé nos deux premiers dorés (et quelques brochets relâchés) qui ont avantageusement remplacé les crevettes dans la soupe Thai préparée par ma douce sous la pluie battante.

Le lendemain, vers 6h, je me suis levé en avance pour aller défricher un sentier de portage de 80m permettant de rejoindre la base du premier seuil. En effet, trois d'entre nous avaient décidé de descendre deux canots sans stock au lieu de portager les embarcations. Ceci après étude attentive des images satellites et repérage.


Après le portage du stock, le cours 101 sur les champignons à lames et l'égarement puis les retrouvailles avec Comète, seule représentante canine de notre groupe, moi, Adrienne et André nous sommes lancés dans l'exploration de la section de seuils. Le portage dans le sentier du matin se fit sans encombre; puis un R1/2 menant à un R3 terminant dans un S4 que nous avons cordelé puis halé rive droite.



Le R1/2 qui suivait amène plaisamment à la cassure suivante qui, à ce niveau d'eau, présente à droite de l'ile une branche à sec. Nous avons halé les canots par ce passage et rejoint le reste du groupe à la fin du portage pour un diner bien mérité. Pour célébrer la réussite de ce passage difficile, Valérie nous avait préparé une tisane.

Un R2 court et plutôt facile, 4-5 kilomètres restants et deux autres portages allaient compléter une belle troisième journée d'expédition. Ses premiers sentiers de portage n'étaient pas difficiles et sufisamment bien dégagés ce qui était une surprise agréable étant donné que la rivière n'est pas fréquemment canotée.



Le soir on a mangé des nachos cuits sur une pierre chaude! Une première, mémorable et peut-être unique expérience. La veillée autour du feu fut ponctuée de rires avec l'histoire de la fois ou nous avions bâti un jardin japonais en guise de toilette de groupe. Finalement repus et bien installés sous la nuit étoilée, nous avons dormi comme des loirs avec une journée plutôt facile annoncée pour le lendemain.


C'est donc vers 10-11h que nous avons redécollé mais brièvement car une bonne pause pêche nous attendait après le prochain portage court. J'ai eu envie de donné le petit nom de "rivière des jaseurs" à la Chibougamau car ces oiseaux sont très présents, actifs et en grand nombre à chaque rapide.


La plus fan de pêche, c'est Comète. Elle bave à l'idée de prendre un doré dans sa gueule comme on peut le voir ici. Mais finalement, à son grand dam, c'est nous qui nous sommes empiffrés de dorés (et d'un brochet en darnes pour regoutter).



La rivière Brock avait gonflé le débit et nous n'avions qu'une dizaine de kilomètres cette journée. Arrivés au site, supposément un GB, il s'agissait d'une plage/île qui nous obligeait à prendre le canot pour aller aux toilettes sur la rive. Nous avons entendu le cri rauque et distinctif de grues du Canada au réveil et les avons revu passer dans le matin brumeux un peu plus tard. On en distingue une en vol sur ces deux photos:



Nous nous sommes régalés de bannick au coulis de bleuets ramassés sur place. Et oui, ils étaient en saison, parfaits et juteux. Quelle chance! Puis, on est repartis à canoter avec surtout de l'eau calme, une visite d'un camp de chasse cri vide, un beau R2 court au "Zee" pour finalement nous arrêter après plus de vingt kilomètres au km58 dans un beau long rapide avec manoeuvres requises que notre groupe a bien négocié.


Le matin, François nous a préparé un gruau mythique "du continent retrouvé" qui lui avait été servi lors d'un voyage en Inde. Un vrai délice avec de la grenade, des graines de pissenlit et plein d'autres ingrédients délicieux. Il a redonné toutes ces lettres de noblesse au malaimé gruau.


En canot, on allait aujourd'hui rejoindre la 113, notre point de sortie en cas de problème ou retard. Les blessures étant sous contrôle et le planning respecté, tout le monde était d'accord pour poursuivre comme prévu. Donc, après le diner, nous avons descendu le R3 avec brio puis passé le pont et rejoint une belle portion de rivière avec de la roche granitique et du courant. On avait même le vent dans le dos pour une fois. Arrivé au R3 suivant, le site était très beau avec vue sur le rapide à volume le long de la rive droite.



Le matin, on a été très efficace car, à 9h, le portage du stock,le R3 (descendu sans problème) et le réembarquement pour continuer étaient effectués. Il a plu très fort ce matin-là et ce temps gris allait rester avec nous jusqu'à la fin de l'expédition.

Le fait qu'on bénéficiait maintenant d'un bon courant la plupart du temps, la progression était bonne. Nous sommes d'ailleurs arrivés au 2ème long portage d'un kilomètre avant midi. Le sentier discret se suivait relativement bien et le passage était dégagé ce qui a permis de portager tout de même assez vite. On a envisagé découvrir la section en aval du S5 mais cela semblait finalement trop engageant (peut-être pas R5 mais très possiblement R4) vu de la fin du portage. La photo ci-dessous n'est pas représentative du portage car c'est juste la dernière descente qui est très abrupte.


C'était définitivement la journée la plus pluvieuse et le 3B rive gauche n'était pas dans son meilleur jour avec les roches mouillées et glissantes. Il n'était pas tard alors on a décidé de pousser jusqu'au GB quatre kilomètres plus loin. Cela avait en plus l'avantage de raccourcir notre dernière journée.

Arrivés là, le site était rempli d'arbres morts tombés... Mais après un bon défrichage, le site s'est avéré parfait pour nous; un petit GB disons.


En soirée, des histoires de gnômes dégustant une soupe à la tortue dans une cabine téléphonique nous ont bien amusés. La pluie avait alors enfin cessé.

Le dernier jour, il a fallu lutter encore une fois contre le vent de face et le courant était peut-être un peu moins constant. "Y'en aura pas de facile" a dit François. On a cependant eu droit à une cerise sur le sundae avec un rapide R1/2 non indiqué sur la carte au km5. Et finalement, on a rejoint fièrement l'arrivée au village de Waswanipi où nos autos nous attendaient.




Tuesday, June 27, 2023

Coulonge depuis le lac à Jim

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Fin juin 2023

Débit: moyen-bas (Dumoine à 28)

Parcours: du lac à Jim au pont Terry Fox pour une grosse trentaine de km

Classe: rapides occasionnels principalement de classe 1 (2,3,4) sinon le courant est plutôt continu (EV)

Portage: 1 seul vrai portage (chute à l'ours) mais 1 ou 2 autres places à gérer dans les rapides guénettes

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Voilà une fin de semaine organisée sur le tard (pour nous 2) qui nous a permis de mieux connaître le club des aventuriers et plusieurs nouvelles personnes bien sympathiques.  C'est intéressant comme club car ils font beaucoup de sports différents (vélo, ski, canot, ...): https://aventuriers.qc.ca/. En fait, moi et Adrienne avons déjà été membres une année mais ca fait longtemps.

Nous avons déjà fait la Coulonge sur une semaine en commencant beaucoup plus haut sur la rivière mais là, pour cette longue fin de semaine, on découvrait une nouvelle mise à l'eau au lac Jim. La navette fait moins de 40km (aller) et on rejoint la rivière par la décharge du lac (court portage à partir du barrage).


La première journée ne comportait pas vraiment d'obstacles conséquents. Sachant qu'il y avait au moins un groupe devant nous, nous n'avons pas pris de risques et sommes restés au premier site qui pouvait accueillir notre groupe. Les deux bâches moustiquaires permettaient d'avoir un havre de paix à l'abri des moustiques qui n'étaient pas abondants mais tout de même bien présents.

Puis au lever, nous étions dans la fumée des feux de forêt. Une fumée tout de même assez intense qui grattait un peu la gorge et obstruait le ciel et les paysages au loin. Nous avons rejoint le gros obstacle sur notre section qui se nomme "la chute à l'ours". C'est un R3 qui termine dans un S4/5. Un canot et un kayak ont fait le R3 et le reste était portagé.



Puis quelques beaux R2 (3) suivent sur quelques centaines de mètres dans les rapides guénette. Il y a eu un ou deux autres passage halage/cordelle et j'ai pu descendre en kayak mais c'était rocailleux à une place.


Nous avons passé la nuit au dernier site qui pouvait nous accueillir, en face d'un nouveau camp ou ils construisent un quai aérien avec une utilité qui nous a semblé discutable. La soirée était plaisante malgré l'interdiction de feu grâce notamment à la musique d'Ingrid et aux bâches salvatrices.

Le lendemain, nous sommes sortis assez tôt juste au moment ou une pluie torrentielle se décidait à tomber. Cette dernière nous a accompagné tout le long de la route de retour à Montréal.

Tuesday, May 23, 2023

Rivière aux rats

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Fin mai 2023

Débit: moyen-bas (Vermillon entre 50 et 60)

Parcours: du km 38 au St-Maurice

Classe: 1-2 (3)

Frais à prévoir: passage du pont, camping ZEC, navette (grosso modo 100$/couple)

Portage: 4 portages courts mais peu parcourus + 2 embâcles impassables lors de notre descente

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Tôt ce printemps, on m'avait reparlé de la rivière Wessonneau et en me documentant je suis tombé sur ce bon parcours de la rivière aux rats. Un classique de printemps, plsu ou moins abandonné par certains clubs de canot depuis le bris du chemin longeant la rivière. 

Ne me décourageant pas si vite, et après avoir fouillé un peu et contacté la ZEC, je me suis rendu compte qu'une autre façon de faire la navette était possible si on était près à faire un parcours d'une quarantaine de kilomètres et plusieurs portages. C'était de belles nouvelles pour notre petit groupe qui a alors mis cela au planning.

Rendus sur place tôt le samedi matin, nous sommes monté en 4x4 jusqu'au km38 en passant par le chemin venant du sud (direction Lac du Pasteur sauf pour les derniers kms). Nous étions 4 avec un canot duo et 2 kayaks et nos autos étaient restées à l'acceuil de la ZEC. Le chemin qui longe la rivière aux rats n'est pas une option car il est détruit par endroits.

Nous avons parcourus une petite dizaine de kilomètres ce premier jour nuageux avec une belle falaise sur la rive gauche. À 3 reprises dont 2 back à back, nous avons du portager rive droite autour de seuils encombrés de roches.



Les portages courts, de difficulté moyenne, sont peu fréquentés mais sont encore ouverts. Les accès depuis l'eau ne sont ni indiqués, ni évidents mais les seuils, tous précédés d'eau calme, sont facilement repérables.



Le directeur de la ZEC, Jean-François, nous avait prévenu qu'on allait croiser un regroupement de ponts flottants lors de notre première journée. La ZEC construira peut-être un pont à cet endroit car c'est un peu spécial de bloquer la voie d'eau comme cela... (dans un planiol au moins)


Après quelques rapides dont un beau R3 avec juste assez d'eau, on s'est installés environ 2km plus loin dans un grand GC au km 31. Il a plu en fou toute la nuit mais on se consolait en se se disant que ca aiderait avec le niveau d'eau. André et Valérie nous ont payé la traite avec de très bons repas bien copieux: souper de saucisses et déjeuner Egg Mc Muffin. Protégés sous la bâche, on ne pouvait pas se plaindre.

Le lendemain, le temps s'est amélioré assez vite contrairement à ce que le prévisions météorologiques avaient annoncé. Ca nous a permis d'apprécier les falaises qui continuaient d'agrémenter le paysage de cette belle vallée.

Avant notre première section de longs rapides, il y avait aussi un dernier portage autour d'une série de quatres seuils (2e photo de seuils plus haut). C'était plaisant de pagayer dans cette petite rivière avec un niveau encore plutôt bas mais correct.


La prochaine section de 4 kms, située entre deux ponts, est constituée de longs rapides faciles mais nous avons rencontrés à deux reprises des arbres barrant complètement la rivière juste après une courbe. Il faut un certain niveau de compétence et de vigilance pour pouvoir s'arrêter à temps avant ce genre d'obstacle dangereux.


Puis, arrivés au pont du km7 du chemin dans la ZEC (km14 du chemin sur la carte de Charles Leduc), nous avons pris une belle pause ensoleillée qui nous a permis d'oublier la pluie de la nuit précédente. Repartis sur l'eau, on a profité d'une belle section de longs rapides continus sous le soleil.


Au km16.5 restant sur le parcours (carte plein air), l'embranchement de gauche est complètement bloqué par des empilements d'arbres. Il faut là encore manoeuvrer pour éviter de se pinner contre un tronc et prendre le canal de droite que la rivière semble avoir agrandi récemment en grugeant dans la rive droite sabloneuse. On comprend comment la route qui longe la rivière a été détruite il y a environ 8 ans. Il faut donc être à l'affut des arbres en travers dans les prochains kilomètres ou l'eau-vive et les R1 se poursuivent.


Par exemple, un peu plus loin, on croyait arriver à une impasse mais finalement le canal de droite permettait de passer. La fatigue commencait à se faire ressentir après les vingt kilomètres parcourus.


Finalement, après avoir longé une belle falaise et après le pont situé à l'entrée de la ZEC, on s'est arrêté  sur une grande plage de galets et sable avec une aulnaie en arrière. Une petite clairière a acceuilli nos tentes et nous avons observé longuement une volée d'hirondelles et entendu le cri rauque d'un couple de grues du Canada volant au loin. Nous ainsi que comète dite "la japette" avons passé une très belle soirée. Surtout le soir autour du feu et plus tard dans la tente quand nous avons pu écouter la parade nuptiale de bécasses d'amérique.



Le lendemain, repu d'un bon risotto aux cèpes et bolets, il nous restait à faire une dizaine kilomètres de méandres sous le beau soleil. Avec le courant bien présent et le chant des parulines pour nous distraire, cela n'a pas été difficile et nous sommes arrivés pour le diner à l'accueil de la ZEC. C'était le fun d'aller jusqu'à l'embouchure avec le Saint-Maurice pour voir la jonction des rivières.


Note: Une mise à l'eau dans la section basse (exemple en partant du pont situé à l'entrée dans la ZEC et en allant jusqu'à l'embouchure) permettrait un beau parcours accessible d'une journée (environ 12km).




Wednesday, September 7, 2022

Spanish

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Fin d'été 2022

Débit: moyen-bas (Kinojevis entre 18 et 24; Ruisseau Ministic 02CE007 entre 3.18 et 3.3)

Parcours: Biscotasing à Agnew Lake Lodge

Classe: EV-1 (2,3,4) - 2 grands lacs et plusieurs petits

Portage: 1850m répartis sur 9 portages (donc en moyenne 200m chaque). Il y a aussi deux autres endroits ou on a fait une cordelle courte.


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Après avoir passé la nuit chez SRO/Fox Lake Lodge, Wayne nous a amené au train à Cartier, ON pour prendre le train qui a eu une heure de retard environ. Déposés à Biscotasing, nous avons mis à l'eau accompagnés par un couple d'américains qui partaient en même temps que nous mais pour un parcours un peu moins long.

Note: Prévoir $3 comptant pour la mise à l'eau.

Il y avait peu de vent sur le lac Biscotasi alors on a rejoint un premier site facilement après 11km. C'était sur un ilot un peu au nord de Wind point, pointe que l'on doit contourner pour ensuite redescendre au sud toujours sur ce grand lac. Ce que nous avons fait le lendemain en nous dirigeant ves les barrages 1 et 2 qui sont côte à cote. Le portage est court à coté du #2 donc ca vaut la peine d'avoir regardé la carte.

Arrivés sur la rivière Spanish, nous sommes rapidement arrivés au premier obstacle: Lillie Falls, un seuil encombré de 2 mètres environ. Après un portage court et facile, on remarque que le niveau d'eau semble vraiment bas...

Puis on rejoint le rapide Lillie (une cascade puis deux rapides distincts) qu'on étudie un peu mais malgré que les deux rapides classe 3 soient descendables, le niveau d'eau bas nous dirige vers le portage qu'on ne fait que partiellement car on décide de camper au beau site rive droite. Il fait bon, les nuits ne sont pas froides. Il pleut un peu par moment.

 

Le lendemain, on descend le prochain rapide classe 2 "Stovedoor" avec ce bel artefact dans le sentier de portage. On croise les américains qui ont campé là et ils nous disent que le niveau d'eau a monté par rapport à la veille. Bonne nouvelle!

Un peu plus loin, un autre rapide faisable "Bazett" mais il débute par un seuil de 1m dans lequel on craint remplir un peu trop. La suite étant un beau R2/3 à ce niveau d'eau bas mais suffisant, on trouve une façon de juste faire le début du portage et de descendre la majorité du rapide. Je filme les américains, peu expérimentés, qui s'en sortent sans trop de problème.

"la gorge infranchissable d'après la carte", ce qui doit être vrai au printemps

On a campé à l'avant dernier site avant le pont. La météo était à la pluie intermittente mais on avait pas froid et il y avait de belles éclaircies. Du sang dans le canot provenant de mon orteil me fait réaliser qu'une sangsue s'est bien régalée. Je me suis vengé un peu plus tard quand je l'ai retrouvée au sol, repue, près du canot: je m'en suis servi d'appât pour pêcher. J'essaye aussi un peu avec une fausse écrevisse trouvée sur place mais un doré m'échappe malheureusement.

Au matin, je note que le niveau d'eau à clairement monté en remarquant des roches recouvertes sur lesquelles j'avais marché la veille. On part et ceci est confirmé au rapide sous le pont qui soudainement semble bien juteux mais qui présente une ligne évidente.

Un autre rapide agréable suit puis on traverse le lac Cavana qui termine par un beau passage étroit dans lequel on se baigne avec le courant et le soleil. Paradisiaque!

On poursuit avec les rapides Sinker et Line qui, étant plus larges, nécessitent un repérage pour déterminer la trajectoire avec assez d'eau. Au rapide Hook, un S4 (photo ci-dessous) que l'on portage, on trouve un exemplaire plus vieux de la carte. On enchaine avec le rapide Tourville, long et plutôt large lui aussi, qui reste bien agréable à naviguer. On croise un canot abandonné en état apparamment fonctionnel. On se demande quelle est l'histoire derrière cet abandon.

Après cette bonne journée, on est heureux de trouver un site, non indiqué sur la carte récente, à mi chemin de la traversée du lac Lebell. Les sites, bien signalisés, ont souvent peu d'espace bien plat pour la tente mais vu que nous ne sommes que deux c'est plus facile à gérer. Notre progression nous semble bonne mais on commence à se demander si on va réussir à caser un jour de congé car il nous reste 117km en 8 jours. Pour les autres nouvelles du jour: je vois une salamandre et j'attrape un doré. (non, je ne l'ai pas utilisé comme appât!)

Le lendemain, on trouve le rapide Lebell au bout du lac du même nom. C'est un rapide de classe 3/4 qu'on décide de portager. La chute Breadner plus loin nécessite aussi un court portage mais les rapides qui précèdent et qui suivent sont plaisants.

Finalement le dernier rapide de la branche Ouest "C3" (R3 comme sont nom l'indique) est bien tentant mais c'est en effet classe 2/3 à 3 et il est très long (5 méandres, environ 500m) alors après un long repérage, réflexion, palabres et même une nuit de sommeil portant conseil (on remonte au site juste en amont pour la nuit), on décide de portager sécuritairement le lendemain alors que le niveau varie encore à la hausse.

Une section de méandres termine la branche Ouest et on rejoint la branche Est de la rivière Spanish à l'endroit nommé "Forks". Un train de marchandise passe de temps en temps. Je me demande comment l'arrêter en cas d'urgence car, contrairement aux trains passagers courts de Via, ils sont très longs et ca doit prendre du temps pour freiner...

Note: les trains de Via passent une fois par jour en milieu de journée vers le nord ou vers le sud alternativement excepté le lundi

On campe juste à la fin des rapides Athlone pendant lesquels on pratique nos bacs arrières. On a réalisé en analysant C3 que ralentir dans un rapide est critique quand un rapide difficile est long et c'est un point que l'on souhaite améliorer. Ensuite, on mange très bien comme à tous les repas et, encore une fois, pas de nuit étoilée.

Le lendemain, on prend le temps de faire le sentier qui mène au barrage du lac Pogamasing. Au retour, on voit passer un groupe de 4 gars dans 2 canots qu'on reverra juste plus tard le même jour. Il y avait eu aussi un père et sa fille dans un canot qui étaient passé devant notre camp l'avant veille. Eux, on les reverra le soir même de loin et aussi au lac Spanish. Généralement parlant, on a pas vu grand monde pendant 12 jours.

Après 25km ce jour là, on arrive au rapide "Cliff" avec en effet une superbe falaise. Il y a un peu plus de moustiques et brulots qu'ailleurs pendant l'expédition mais ca reste une quantité faible très gérable. Après une petite marche de soirée et un bain rafraichissant dans la rivière, on se couche à la brunante comme chaque soir.

Le lendemain, je trouve une libellule quasi noyée dans l'eau et je tente une manoeuvre de réanimation. On la laisse semi vivante à notre spot de lunch où on croise aussi un couple de couleuvres furtives qui s'occuperont de son cas si elle ne réemerge pas de sa torpeur.

La température baisse un peu et après une longue journée de 24km, on campe à "Elbow" qui est l'endroit de sortie relié à Spanish River Outfitters. Il y a 2-3 quatres roues qui passent sur le chemin mais personne après cela. Je trouve des lyophilles en touffes qui ont un délicieux gout fumé je trouve. Adrienne n'est pas du même avis et préfère en rester aux plus classiques chanterelles, russules dermatosées et cortinaires ridés.

Le lendemain, il y a du stock avec la section du cimetière. Little Graveyard pour commencer nous force à une cordelle pas si évidente rivière droite. Puis un rapide qui se fait bien suivi du portage court de Big Gravyeard. Et le dernier seuil "Cascades" ou on rencontre un groupe de 3 canots avec parents et enfants qui avaient vécu des misères deux jours plus tôt à Little Graveyard (ils ont manqué le panneau indiquant le portage et une grosse nage un peu dangereuse pour tout le monde s'en est ensuivie...). De notre côté, on effectue une cordelle que l'on planifie étape par étape concernant les déplacements de roche à roche car le seuil va faire accélérer le canot considérablement.

Au lunch, on se fait un pain bannick fourré au champignon homard, cheddar et hummus. Miam, quel délice!

Arrivés ensuite au prochain rapide "Agnès", j'effectue la reconnaissance pendant qu'Adrienne fait une sieste (erreur). Au rapport, je l'informe que c'est un go mais qu'il y a une manoeuvre gauche vers centre à ne pas manquer en bas de rapide (photo du bas ci-dessous). On s'attêle à la tâche et on réussi la ligne planifiée au grand bonheur de ma dulcinée.

Une longue section d'eau-vive commençant par le rapide des cèdres est maintenant devant nous pour une prochaine petite trentaine de kilomètres! Quelle belle réalisation étant donné que le débit d'eau est encore bon. Il y a un beau site au milieu de Cedar Rapids alors on campe là. Adrienne peint le paysage et moi je le prend en photo.

Après une neuvième nuit de beaux rêves, on repart avec le beau temps pour la longue section d'eau vive relax. On arrive pour la pause midi au site faisant face à une colline remplie de grands pins blancs et on décide de prendre un après-midi de congé et de rester là pour la nuit. Je pêche mon plus beau doré de l'expédition (à vie en fait), ce qui nous nourrit pour le soir et le lendemain midi. Merci Phil, André et Étienne pour les bons conseils de pêche!

 L'avant dernier jour en a été un de transitions:

de la rivière au planiol élargi précédant le grand lac, 

de la forêt de conifères matures aux marais d'érables argentés surplombés de peupliers faux-trembles dans les hauteurs, 

du vent de face au vent de face...

On a généralement eu beaucoup de vent pendant ces derniers jours et ceci est devenu plus ennuyant alors que la longue section d'eau vive touchait à sa fin et qu'on pagayait en après-midi pour se rapprocher du lac Agnew. 

Une fois arrivé au dernier site de campement situé encore dans les limites du parc, le vent fort continuel nous a fait réaliser qu'il faudrait partir tôt le lendemain. 

À défaut d'orignal, d'ours ou encore de loup, une souris a fait une brève apparition lors de cette dernière soirée de l'expé. On a vu aussi de nombreux rapaces et oiseaux pendant notre long parcours (pygargue à tête blanche, aigle pêcheur, buse à queue rousse, branle queue, becs scies, martin pêcheur dont un qu'on a vu plonger). On a pas vu de bleuet à part une pauvre baie toute seule dégotée par Adrienne.

Le dernier à jour qui était la traversée du lac Agnew jusqu'au point de sortie, on s'est levé à 5h et on a décollé à 7h pour arriver à 9h après 9km sans vent gênant.

Chibougamau (anciemment Capacomou "celui qui vomit")

 ******** mi-aout 2023 Débit: bas ou moyen-bas (station 80718 stable entre 290 et 295) Parcours: du lac Opemisca à Waswanipi - 133km Classe:...