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début juillet 2025
Débit: moyen (Rivière Vermillon autour de 50)
Parcours: du lac Letondal à Wemotaci (84 km) avec excursion de 10km sur la rivière Manouane
Classe: lacs au début (entrecoupés par rapides étroits de classe 1 à 3) puis rivière sur une soixantaine de kilomètres avec des longues sections plsu continues de rapides sur plusieurs kilomètres incluant quelques portages ou cordelles/valises
Portages: 3 portages de 100 à 200 mètres, quelques halages et cordelles
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Nous avions prévu partir de Joliette en train et y revenir de la même façon après l'expédition mais la compagnie ferroviaire a décidé de gérer les grosses chaleurs en faisant voyager les trains de nuit. Pour cette raison, nous nous sommes rendus en voiture jusqu'à la mise à l'eau sur le lac Letondal. Moi et André avons tout de même fait la navette de Wemotaci en train après avoir déposé les deux autos à la sortie. Les notifications de retard nous ont tenu en alerte jusqu'à 3h du matin et finalement, alors que nous gesticulions sur le bord de la voie, le train a failli passer tout droit sans s'arrêter! Il vaut mieux prendre un billet à partir de Sanmaur (en non Weymont) pour cette navette.
Le lendemain matin, nous étions au moins deux a trouvé le départ un peu difficile suite à la courte nuit. Cependant, le vent était faible et le lac assez calme sous un ciel nuageux ce qui permit une progression vers le bout du lac sans difficulté. Arrivés au "barrage" McCarthy, qui est en fait juste un cable, on repère par un sentier de portage menant à un chalet ou un couple réside. Ils sont gentils et nous disent qu'on peut repérer depuis leur terrain. C'est un R2/3 au tout début qui devient R2 puis R1/2 après un court plat devant le chalet. Puis un autre R2 suit sous le pont ferroviaire.
Arrivés en milieu de journée au lac Capimit, on s'oriente vers le sud pour aller voir le lieu appelé Sourisville et y prendre notre lunch. C'est mignon avec plusieurs chalets. Le porche nous offre un petit abri pour se protéger de la pluie qui semble s'installer. On décide de camper à proximité; David un peu trop près de la voie ferrée car le train de nuit le sort de ses rêves plutôt abruptement.
Au moment du départ le lendemain, on découvre le nid des pics flamboyants qu'on entendait crier depuis plusieurs heures. Deux beaux oisillons dans un bouleau avec leurs parents faisant la ronde et leur amenant de quoi se nourrir.

A l'autre bout du lac, un autre ancien emplacement de barrage est en fait un court R3 avec une ligne possible à gauche. Puis plus loin, un autre rapide étroit nous attend. Il s'agit d'un R1 puis R3 étroit plus ardu à la fin avec un petit seuil. Il n'est pas facile à repérer mais on s'estime chanceux d'avoir assez d'eau pour le descendre. Un dernier R1/2 nous amène à la prochaine série de mini lacs "Huldah". On passe à côté d'un camp habité rive gauche, situé avant le pont ferroviaire. Finalement, on s'installe à un site juste un peu plus loin à droite car le site près du pont est proche de la route et du train. Ce site 4B avec plage est agréable et la pluie semble finalement chose du passé. Les insectes redoublent par contre et les filets sortent. Il y a un peu de tout bien sûr mais surtout maringouins, mouches noires et brulots. On relaxe bien en fin de journée puis on fête les 50 ans de Valérie, Adrienne et moi avec un gâteau au chocolat préparé par Val. Merci encore!
Le lendemain, Valérie se brule la main en nous cuisinant des muffins à la poêle. David sort le bandage parfait qui va permettre une belle protection puis guérison lors des jours suivants. Alors, on repart et c'est très joli avant d'arrivée à Casey.
On s'arrête pour une petite marche près de la voie ferrée et des chalets. Il fait une belle température d'été mais on ne croise pas grand monde. Peu après être repartis, on arrive à un gros seuil que l'on "valise" sur l'ilot centre gauche. Puis environ 2km plus loin, une bonne section d'eau vive d'environ 4km assez continue débute. Plusieurs R2 et R3 sont négociés habilement par les 3 équipes en canot duo dont ma sœur Hélène et son coéquipier David. Adrienne et moi descendons un bon seuil en portefeuille avec une belle ligne et arrêt contre-courant pour finir. Deux autres passages R3+ permettent une ligne de canot un peu rock n' roll mais on s'en sort tous très bien malgré qu'on doive souvent écoper l'eau en fin de rapide.
Puis sous un pont, on manque une courte cordelle et le canot se fait aspirer dans le rouleau. Le tout 100m en amont d'un gros seuil. Heureusement, André et Hélène tiennent encore la corde de pointe et on sort le canot bien plein de cette mauvaise passe; tout le matériel étant resté bien attaché!
On cordelle un dernier S4/5 par la rive gauche, et on arrive fourbus à un site près de la croix du draveur qui, malheureusement, nécessite un grand défrichage. Pour couronner le tout, la pluie reprend en grande pompe et André, parti pêcher, manque de se faire écraser les orteils par une grosse pierre, n'en eu été de ses bottes à cap d'acier. Cependant, tout le monde dort très bien à l'abri dans nos belles tentes et ce après un bon repas.
Le lendemain, une belle section calme nous mène à la piste de Casey ou nous décidons de rester malgré notre arrivée tôt dans la journée.
Là, on rencontre Naor qui a une compagnie "Casey Camp de base" qui accueille les motoneigistes et les pilotes d'avion venant visiter, pendant leurs saisons respectives, ce site emblématique des pistes d'atterrissage militaires transcanadiennes comme la "Pine Line". La piste est aussi connue pour une prise de cocaïne majeure dans les années 90. Val demande un rafraichissement à Naor et il nous offre à tous le meilleur Mr Freeze à vie.
On se baigne, on profite de cette journée relaxante, on joue à la pétanque de roches, on cuisine du hachis parmentier et on monte un beau camp incluant l'indispensable tente moustiquaire. Hélène rencontre sa première sangsue, comme Comète deux jours plus tôt, et on prend une photo souvenir de ce moment inoubliable.
Le lendemain, il fait beau et on a une journée de rapides conséquents à nouveau devant nous. Cependant le matin débute par une belle cueillette de fraises sauvages sur un de ces sites surélevés situé devant une plantation de pins gris. Ce type de site s'avèrera typique sur le reste de la rivière Ruban.
Un passage R3/4 avec de gros rouleaux requiert un peu de cordelle rive droite. Plusieurs autres beaux rapides de classe 2 et 3 nous mène à un seuil infranchissable que l'on portage par la rive droite sur 200 mètres (voir photo ci-dessous). Le sentier est peu visible mais permet tout de même une progression somme toute facile. On repart avec du beau temps ce jour-là et on termine notre journée au petit site de la chute du snob (dans le sentier de portage rive gauche). Il y a juste la place pour nos quatre tentes.
On surplombe un beau R3 qui nous attend pour demain matin. Le son des rapides berce notre nuit tant attendue après cette deuxième grosse journée de rapides.
La journée suivante, ce n'est pas fini car on commence par le rapide qu'on voyait depuis le site suivi de plusieurs autres. Le débit qu'on a en ce début d'été est, je pense, assez élevé pour la saison cette année. On arrive à une cascade de 7 mètres qu'on portage rive gauche cette fois et ce dans un sentier encore plus inexistant que son précurseur.
André pêche un méga brochet, peut-être une brochette en fait, à la base de la cascade. Toute une bataille cette prise! Impressionnants tous les deux, le pêcheur et la bête relâchée poursuivirent chacun leur destinée, chacun affublé d'une petite blessure en guise de souvenir. Le soir, on mange tout de même du brochet pour la première fois car une autre prise, plus modeste, avait eu lieu en milieu de journée près d'un pont fermé aux véhicules.
On s'arrête sur un des sites types de la Ruban dans un fer à cheval avec de belles falaises de sable à proximité.
Le lendemain, dans une rivière calmée, on progresse jusqu'à un beau R4 qui se contourne aisément dans un mini canal à gauche. Le site est magnifique et on mange une délicieuse salade, encore une fois préparée par Valérie, grande cheffe cuisinière de l'expé.
En après-midi, on est plusieurs à surfer une petite vague au grand plaisir de Hélène.
Puis pour notre dernière nuit sur la Ruban, le vendredi soir, on se trouve un beau site type 300 mètres environ en amont du GC situé au niveau de restes d'un pont aujourd'hui disparu.
On finit nos vacances avec notre plus grosse journée de canot (21 km incluant 5 contre le courant). On remonte donc la Manouane ou on voit une chute et ou on rencontre une famille Attikamek très sympatique. La chienne d'André et Valérie, Comète, est encore une fois la star du moment. Il pleut en sapristi alors qu'on redescend vers le haut Saint Maurice et le village de Wemotaci.
Sur le 2ème (ou 3ème?) pont près de notre point de sortie, des bus scolaires klaxonnent allègrement alors que nos canots approchent. On ne s'attendait en tout cas pas à un tel accueil après 8 jours en autonomie...
Mais non, en fait, c'est le retour des jeunes qui ont participé aux Jeux des Premières Nations Québec-Labrador. Partis depuis plus d'une semaine, tout le village accueille en grande pompe les nombreux médaillés. On nous invite à manger avec eux et on assiste à leur cri de ralliement. Quelle chance!